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  • Première personne du singulier : nouvelles |

    Première personne du singulier : nouvelles Murakami, Haruki - Auteur du texte

    "JE", qui es-tu? 5/5 Huit nouvelles de Haruki MURAKAMI sont rassemblées dans ce recueil intitulé « Première personne du singulier ». Toutes sont écrites à la première pers... Voir plus Huit nouvelles de Haruki MURAKAMI sont rassemblées dans ce recueil intitulé « Première personne du singulier ». Toutes sont écrites à la première personne, toutes nous invitent (peut-être) dans l’intimité de l’auteur qui semble prendre plaisir à regarder en arrière avec nostalgie tout en jouant avec sa mémoire, ses rêveries, ses lecteurs… La mémoire, « son outil émotionnel le plus précieux » nous dit-il. Avec ces nouvelles, MURAKAMI nous ouvre son univers rythmé par les femmes, le jazz, la musique classique, le baseball, le Japon, les USA, la culture occidentale et ces personnalités croisées dont il fait des personnages … Ces histoires/ souvenirs l’ont profondément marqué et pourtant il s’agit de faits passés insignifiants, anodins, des rencontres fortuites, des hasards, des concours de circonstances… Il n’a rien voulu, rien maîtrisé. Ces pérégrinations dans le passé nous apparaissent comme un jeu de piste, un cheminement à reculons dont le tracé ne se révèle qu’avec le recul et le détachement permis par l’âge. Histoires du quotidien, histoires banales mais pourtant bien singulières et dont la simplicité, le réalisme n’empêchent pas l’auteur de nous conduire aux confins du réel, dans son univers onirique et poétique. Le fantasque parfaitement intégré n’est jamais bien loin. Quelle est la part de vérité, la part de fantaisie ? Car elles forment un tout intégrant un humour, une drôlerie qui font la lecture souriante. Il y a quelque chose de magique dû en grande partie au style exceptionnel de l’auteur. Avec ses phrases musicales et brumeuses, ses mots simples et précis, sa puissance évocatrice il nous ouvre les portes d’un monde peut être imaginaire/ peut-être réel… Un monde bien à lui. Une singularité, oui, mais avec une résonnance universelle. Ma nouvelle préférée : « Charlie Parker plays bossa-nova ». Mais je les admire toutes. Extraits : - « Comme il se pourrait que finalement nos vies ne soient que des biens de consommation contrefaits. Et rien de plus. » - « A chaque instant, nos corps sans espoir de retour s’en vont vers l’anéantissement ». Monsieur MARUKAMI, quand vous attribuera-t-on enfin le prix Nobel de littérature ? Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 30 mai 2023 à 08:54
  • Laura Antonelli n'existe plus : roman / Philippe Brunel |

    Laura Antonelli n'existe plus : roman / Philippe Brunel Brunel, Philippe (1956-....). Auteur

    Laissez moi être seule. 5/5 Est-ce bien un roman? Philippe BRUNEL entraîne le lecteur dans une Rome caniculaire à la recherche d'une actrice italienne, une actrice solaire, Laura... Voir plus Est-ce bien un roman? Philippe BRUNEL entraîne le lecteur dans une Rome caniculaire à la recherche d'une actrice italienne, une actrice solaire, Laura ANTONELLI. "Un visage d'ange sur un corps de pècheresse". Actrice iconique des années 70, elle fut l'égérie de nombreuses comédies érotiques tout en intéressant les plus grands comme L. VISCONTI ou E. SCOLA. Très demandée par R. ALTMAN, elle aurait même pu faire carrière aux USA. Vie de starlette, dolce vita, argent facile, alcools et drogues encore plus faciles, amours volatils, courtisans, tromperies, dépression... Elle vécut aussi pendant 7 ans une passion tumultueuse avec J-P BELMONDO. Et puis, 1991, l'arrestation brutale, l'accusation (sans fondement) de dealer de la cocaïne. La descente aux enfers commence. Une injection au collagène qui la défigure à jamais... Dès lors, Laura organise son suicide social: déchéance physique, intellectuelle, mentale. Elle s'isole, se claustre jusqu'à sa mort en 2015 qui intervient dans la solitude et le le dénuement. Philippe BRUNEL évoque magnifiquement la tragédie de ce destin. Il sort Laura de l'ombre dont elle s'était entourée sans pour autant en percer le mystère. Le récit est bouleversant, sensible, si mélancolique. Belle écriture qui se double d'une réflexion sur la gloire éphémère, les relations humaines dans le milieu frelaté du cinéma qui allie art et paillettes sordides. Une citation magnifique de l'actrice: "Laissez moi être seule". Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 22 mai 2023 à 03:26
  • Accabadora : roman / Michela Murgia |

    Accabadora : roman / Michela Murgia Murgia, Michela (1972-....). Auteur

    Donner la vie. Donner la mort. 4/5 Avec « Accabadora » Michela MURGIA nous offre les mystères d’un petit bout de Sardaigne. « Accabadora » ? Abracadabra ? Un titre qui évoque la formule... Voir plus Avec « Accabadora » Michela MURGIA nous offre les mystères d’un petit bout de Sardaigne. « Accabadora » ? Abracadabra ? Un titre qui évoque la formule magique, la sorcellerie. Petit voyage dans le temps, nous voici dans les années cinquante, à Sorini, village de la Sardaigne profonde pas encore atteint par la modernité post guerre 39-45. Il s’agit d’un roman d’ambiance, un roman âpre qui rapporte avec sobriété les us et coutumes d’une certaine ruralité : le temps rythmé par la nature, les travaux saisonniers, les fêtes religieuses, les superstitions, les sorts jetés, les rumeurs, les mesquineries, les conflits entre voisins mais aussi leur solidarité et ces usages particuliers dont on parle (donner un enfant à qui n’en a pas) et ceux que l’on tait, toujours en rapport avec la mort. Deux héroïnes : Tzia Bonaria et sa fill’e anima (sa fille d’âme) Maria, son enfant "adoptée" à l’âge de 6 ans ou plutôt "cédée" par sa famille qui la considère comme une charge. Tzia lui apporte confort matériel, éducation, lui donne accès à l’école, lui explique la vie, ses règles jamais simples, lui dit la sagesse, en bref, lui apprend à grandir. Elles s’apprivoisent mutuellement et vivent heureuses, côte à côte, s’aimant d’un amour pudique tout en retenue et en pleine confiance. Tzia est un guide pour Maria. Mais Tzia a un secret qu'elle cache à Maria: certaines nuits, elle disparaît sans donner d'explication, ombre mystérieuse dans les ténèbres. Tzia est « l’accabadora », « la dernière mère », celle que l’on vient chercher pour libérer les mourants, permettre une fin de vie digne. Maria le découvre brutalement, ne l'admet pas, la confiance s’effiloche… Maria devra affronter son destin. Avec une intrigue simple en apparence, l’auteure nous dit la modernité, l'actualité de rites ancestraux posant les questions qui taraudent encore et toujours notre société du XXI° siècle : c’est quoi la filiation ? la transmission ? le bien et le mal ? la fonction de la religion ? l’euthanasie est-elle un droit naturel ? Roman écrit à mots comptés conjuguant rudesse et tendresse, il nous entraîne au plus profond des entrailles de l’âme humaine qui craint, doute et cherchera toujours à maîtriser l'inconnu: le grand mystère de la vie et de la mort. Une belle citation : « Le chagrin est nu. Le noir sert à le couvrir, non à l’exhiber » Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 21 mai 2023 à 03:22
  • La facture / Jonas Karlsson |

    La facture / Jonas Karlsson Karlsson, Jonas. Auteur

    Vivre heureux, ça a un prix. 5/5 Jonas KARLSSON est un artiste suédois : acteur, auteur de pièces de théâtre et écrivain. Je l’ai découvert avec un extraordinaire récit très poignant,... Voir plus Jonas KARLSSON est un artiste suédois : acteur, auteur de pièces de théâtre et écrivain. Je l’ai découvert avec un extraordinaire récit très poignant, " Le cirque" qui nous plonge dans une histoire à déchiffrer pour mieux comprendre et admettre la différence (avis déposé sur le site de la bibliothèque). Avec "La facture", l’auteur, empruntant les chemins de l’absurde, voire du surréalisme, nous offre une fable, un conte philosophique sur notre société. A la lecture, il est difficile de ne pas penser à B. BRECHT. Le roman est écrit à la première personne. Le héros, dont le prénom n'est pas précisé, est le narrateur. Il mène une vie aussi tranquille et routinière qu’insignifiante : célibataire et presque solitaire, sans problème d’ego, petit boulot à temps partiel, sans beaucoup d’argent et avec aucune ambition. Mais il ne se plaint de rien et se réjouit facilement (musique, cinéma, art, le souffle du vent, les rires des enfants, les pizzas, les couleurs du ciel, les femmes qui passent …). Mais une facture exorbitante lui parvient : désormais les habitants de la planète sont taxés en fonction de leur niveau de satisfaction dans la vie, leur indice de bonheur vécu (IBV). Le profil du narrateur cochant toutes les cases des systèmes modélisés fait de lui l’homme le plus heureux, donc le plus taxé (Big Brother n’est pas loin). Or, il ne possède rien, ni argent, ni bien matériel. Et voilà notre narrateur parti en quête d’explications auprès d’une machine administrative kafkaïenne déshumanisée ET "bienveillante" (parce qu’elle écoute, même si elle n’entend pas). Il narre ses chagrins, ses déceptions, ses malheurs ce qui a pour effet de faire grimper plus encore la facture car ses soucis ont toujours été source de belles émotions. « Vous crevez de bonheur, espèce de pervers », lui déclare un responsable. Il se débat, soumet son cas, essaie d'échapper au cadre fixé, fait des rencontres glaçantes mais aussi charmantes ou amusantes. La prison l'attend, la mort peut-être? Va-t-il s'en sortir? L’ensemble est fort cocasse et grinçant. L'écriture est simple, efficace. L'auteur à l'art de "croquer" ses personnages en quelques mots. On sourit, on rit en se disant que peut être dans un avenir proche… Mais surtout Jonas Karlsson nous offre là une illustration très séduisante pour une réflexion sur le bonheur… C’est quoi le bonheur ? A quoi sert-il ? Est-il satisfaction des désirs sans cesse renouvelés, des rêves, des ambitions ? Est-il plutôt un état, une façon de considérer la vie, un regard, une attitude, requiert- il détachement… Les cours de philo ne sont pas loin et l’exercice est stimulant et amusant. Quoi qu’il en soit, j’apprécie définitivement Jonas KARLSSON. Et je regrette que la bibliothèque n’ait pas ses autres œuvres. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 11 mai 2023 à 07:44
  • Sel : roman / Jussi Adler-Olsen |

    Sel : roman / Jussi Adler-Olsen Adler-Olsen, Jussi (1950-....). Auteur

    Carl, Assad, Rose et les autres. 4/5 « Sel » est le 9° épisode d’une série policière écrite par le Danois Jussi ADLER- OLSEN relatant les aventures et les enquêtes de la brigade V spécial... Voir plus « Sel » est le 9° épisode d’une série policière écrite par le Danois Jussi ADLER- OLSEN relatant les aventures et les enquêtes de la brigade V spécialisée dans les cold cases. Roman découvert pendant l’été 2022 sans avoir lu les 8 précédents. Le 9° opus nous emporte dans une histoire de folie vengeresse particulièrement rocambolesque avec des péripéties extravagantes et invraisemblables qui nous baladent entre hier et aujourd’hui … Malgré certains excès de récit, il faut reconnaître à l’auteur un solide talent de conteur qui nous entraîne, nous retient, haletants, jusqu’au dénouement. Et qui, bien sûr, nous invite à nous plonger avec gourmandise dans toute la série. C’est donc avec grand plaisir que j’ai consacré le mois d’août 2022 à dévorer les 8 ouvrages précédents (dans l’ordre) pour faire mieux connaissance avec les membres atypiques de l’équipe du Département V, composée de bras- cassés, de laissés-pour-compte impossibles à caser : Carl Morck le chef paresseux souvent ronchon, Assad l’adjoint oriental si mystérieux, Rose l’assistante cinglante à la double personnalité et la dernière recrue, Gordon le renfort chargé aussi de les espionner (NB: chaque livre peut être lu de façon isolée). Il faut bien entendu souligner l’humour de Jussi ADLER- OLSEN qui s’égrène tout au long des romans : les situations, les quiproquos, les dialogues insensés, les jeux de mots involontaires prêtent à sourire, rire, réjouissent et participent au côté addictif de ces histoires reliées entre elles par un fil narratif qui apparait en second plan tout au long de la série : l’affaire du pistolet à clous. Cette affaire laisse peser une menace sur Carl Morck : est-il un ripou ? « Sel » se termine sur ce point d’interrogation. La tension est donc à son comble et nous attendons avec impatience le 10° épisode qui devrait mettre un terme à la série. NB: Ce 10° roman est déjà paru en septembre 2022 sur la scène anglophone, sous le titre "The shadow murders". Sera-t-il traduit en français cet été? Croisons les doigts. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 08 mai 2023 à 05:08
  • L' ange de Munich : roman / Fabiano Massimi |

    L' ange de Munich : roman / Fabiano Massimi Massimi, Fabiano (1977-....). Auteur

    Nièce d'Hitler 1/5 L'auteur part d'un fait historique mystérieux toujours inexpliqué: à Munich, en 1931, au moment où Hitler devient une figure politique incontournable,... Voir plus L'auteur part d'un fait historique mystérieux toujours inexpliqué: à Munich, en 1931, au moment où Hitler devient une figure politique incontournable, Angela Raubal, 23 ans est retrouvée morte dans l'appartement bourgeois où elle vivait avec son oncle et tuteur Adolf Hitler. La porte étant fermée de l'intérieur, l'affaire a été classée en suicide. Par la suite, la disparition des archives relatives à ce dossier a allumé bien des hypothèses. Ainsi, l'auteur spécule habilement sur la véracité de ce suicide. Des incohérences sèment le doute. Ne serait-ce pas plutôt un meurtre? L'historien laisse la place au romancier qui compose un canevas complexe riche en rebondissements à base de trahisons, de complots, d'intrigues, de rivalités, de mensonges (tout le monde ment!!!). Dans un contexte, oh! combien nauséabond, tout se met en place pour dissimuler les perversions d'Hitler et étouffer un scandale qui pourrait freiner son ascension irrésistible. L'ensemble est peu crédible, mais plausible dans le cadre du roman. Mais je n'ai pas apprécié ce récit: - trop de longueurs - des personnages inconsistants, caricaturaux, manquant de chair. - un contexte social et économique à peine suggéré (or, c'est ce contexte qui a "fait" Hitler) - des nazis presque normaux, presque humains! Comment peut-on participer à la banalisation de ces monstres? J'y ai vu une forme d'indécence choquante. N'est pas Philippe KERR qui veut. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 22 avril 2023 à 03:22
  • L' illusion du mal : roman / Piergiorgio Pulixi |

    L' illusion du mal : roman / Piergiorgio Pulixi Pulixi, Piergiorgio (1982-....). Auteur

    La loi c'est toi ou l'illusion du bien. 2/5 Avec ce roman plutôt sombre, l’auteur a choisi d’aborder un thème ardu : les dysfonctionnements de l’institution judiciaire et leur impact sur les val... Voir plus Avec ce roman plutôt sombre, l’auteur a choisi d’aborder un thème ardu : les dysfonctionnements de l’institution judiciaire et leur impact sur les valeurs morales de la société, celles de chaque citoyen. Il nous dit à quel point l’inefficacité de la justice, ses dérives, sa corruption, les injustices engendrées réveillent la démagogie, invite à la vindicte et installe justicialisme et populisme. Ainsi, un homme se présentant comme un justicier et surnommé le Dentiste a décidé de livrer au jugement du peuple d’horribles criminels ayant échappé à toute condamnation. Chacun est invité à voter pour ou contre une peine de mort. Et les gens, ou plutôt les spectateurs, votent ! Les jeux du cirque ne sont pas loin. On le voit, le thriller flirte avec l’anticipation et l’horreur. Il nous propose une réflexion sur la part d’ombre en chacun d’entre nous, part d’ombre vivifiée, renforcée par le jeu malsain des réseaux sociaux ou de la télé poubelle. Il démontre que sans recul, sans discernement les meilleures intentions peuvent basculer dans l’horreur absolue. L'illusion du bien. Il dévoile la fragile porosité entre le mal et le bien mais aussi… la triste banalité du mal. Sur la base d’une intrigue retors, l’auteur interpelle notre conscience à plusieurs niveaux : - Tout d’abord au niveau politique, il met en évidence l’illusoire et hypocrite indépendance de la justice soumise aux lois des hommes politiques qui l’utilisent à leur profit et pour leur propre sauvegarde. - Mais aussi, au niveau sociétal, il dénonce notre appétit pour le sensationnel, l’émotionnel, notre curiosité morbide et compulsive facilitant la démagogie, alimentant tous les populismes. Oui, mais à la bassesse des institutions faut-il une réponse populaire violente ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Malheureusement, pour asseoir son discours très politique il met en scène des personnages caricaturaux et peu crédibles : deux inspectrices, la milanaise et la sarde, aux allures et tempéraments mal assortis, ainsi qu’un criminologue hors pair, une sorte d’Apollon gentleman et charismatique, à l’intelligence plus que supérieure. Quant aux « méchants » , et bien, ils sont très méchants. L’ensemble fonctionne à coups de clichés sans grande subtilité. Il essaie de nous faire partager les beautés de la Sardaigne, celles de Milan, leur gastronomie… Mais ses textes n’ont rien à voir avec la narration sensuelle et gourmande d’un Camillieri. En bref, pour moi, si le discours se révèle passionnant, l’illustration romanesque n’est pas à la hauteur. Une citation, lue page 282 : « Eduquer les gens à la haine est l’antichambre de la violence ». Comprenne qui voudra. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 21 avril 2023 à 13:40
  • Sans issue / Joy Fielding |

    Sans issue / Joy Fielding Fielding, Joy. Auteur

    Connait-on nos voisins? 4/5 Plus thriller psychologique que roman policier. Le prologue s'achève sur un coup de feu tiré dans la nuit. Le crime a donc lieu dès le début. Mais pas... Voir plus Plus thriller psychologique que roman policier. Le prologue s'achève sur un coup de feu tiré dans la nuit. Le crime a donc lieu dès le début. Mais pas d'enquête, pas de policiers… L'auteure qui nous entraine immédiatement dans un flashback sur plusieurs mois nous fait remonter le temps. L'histoire ou plutôt les histoires se déroulent en Floride: ce sont les histoires de 5 familles vivant chacune dans une des 5 maisons qui constituent une rue cossue et paisible en fer à cheval. Cinq familles qui se côtoient sans partager grand- chose. Le talent de l'auteure est de réussir à nous immerger successivement , puis alternativement, dans ces cinq foyers en apparence ordinaires, mais nourris de fragilités, cachotteries, petits et grand mensonges, secrets inavouables, traumatismes, névroses… Cinq familles vues de l'extérieur et de l'intérieur. Peu à peu elle nous familiarise avec ce microcosme sur le point d'exploser malgré des apparences convenues. D'où partira l'explosion, d'où partira le coup de feu? Qui a tiré? Suspense habilement construit. Roman choral dont tous les affluents vont conduire à la nuit du drame. Ecriture aisée, fluide qui invite à découvrir les personnages principaux tant de l'intérieur que du point de vue des différents voisins cachottiers mais observateurs. Roman qui est aussi un plaidoyer contre les armes à feu et le harcèlement fait aux femmes. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 21 avril 2023 à 13:37
  • Les gens de Bilbao naissent où ils veulent : roman / Maria Larrea |

    Les gens de Bilbao naissent où ils veulent : roman / Maria Larrea Larrea, Maria (1979-....). Auteur

    Avec une touche façon Almodovar. 5/5 Premier roman faisant une large part à l'autobiographie (parfois jusqu'au narcissisme?). Deux parties bien marquées: Dans la première partie l'auteure... Voir plus Premier roman faisant une large part à l'autobiographie (parfois jusqu'au narcissisme?). Deux parties bien marquées: Dans la première partie l'auteure choisit de raconter les origines de ses parents, immigrés espagnols installés en France, tous deux enfants de la misère, du désamour, de la honte, tous deux enfants abandonnés et victimes d'abus. Mais malgré leur vie de malheur, l'auteure choisit le ton de l'autodérision: direct, enjoué, jubilatoire donnant de la truculence, du burlesque à la vie de ces deux cabossés au destin misérable. Un peu à la façon d'Almodovar. On s'émeut. On sourit. On rit. Cette première partie s'achève sur la révélation d'un secret: Maria est une enfant adoptée. La seconde partie démarre sur les notes furieuses de Maria. Elle se fait quête identitaire forcenée. Maria, adoptée à Bilbao dans des conditions plus que douteuses, part à la recherche de ses origines, de ses parents biologiques. Elle veut savoir. Son investigation va durer plusieurs années et questionne la notion de filiation, de famille: qu'est ce être parent? Beaucoup de qualités pour ce bref roman qui peut se lire d'une traite (200 pages). Par touches impressionnistes, l'auteure évoque nombre de questions sociales ou politiques (le franquisme, la condition des immigrés, des femmes - Pauvre Victoria!- le mal être adolescent, l'exploitation des enfants, l'inceste, la fonction culturelle…). Elle nous invite dans la cruauté d'une réalité que l'on ne peut ignorer. Elle nous parle de situations sérieuses, douloureuses dans un style pétillant, nerveux, vif, réjouissant. Des phrases directes, brèves, un ton parfois décalé, un regard souvent ironique. Cette fausse discordance entre la forme et le fond insuffle beaucoup d'énergie à ces 200 pages. Roman tonique que j'ai aimé découvrir. Auteure à suivre. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 13 avril 2023 à 08:13
  • Fermé pour l'hiver / Jorn Lier Horst |

    Fermé pour l'hiver / Jorn Lier Horst Horst, Jorn Lier (1970-....). Auteur

    Dans les chalets d'été norvégiens... 4/5 L'auteur, Jorn Lier HORST, est un ancien officier de police. Il écrit des polars de facture classique. Il y a un peu de Michael CONNELLY en lui: intri... Voir plus L'auteur, Jorn Lier HORST, est un ancien officier de police. Il écrit des polars de facture classique. Il y a un peu de Michael CONNELLY en lui: intrigue sobrement posée, déroulée patiemment sans occulter les dessous dits "administratifs" d'une enquête (procédure, histoire du dossier, rapports hiérarchiques,...). Mais surtout à l'approche de l'issue, HORST sait distiller l'adrénaline: l'écriture se fait plus nerveuse, le rythme s'accélère, les éléments épars se rassemblent, finissent par former un tout… Son héros, William WIsting, profondément intègre est entièrement dévoué à son métier. Sa fille Line, journaliste, participe toujours à sa recherche de la vérité. Intéressant pour le lecteur bastiais d'observer des relations familiales assez éloignées de ce que l'on vit dans les pays latins. HORST fait aussi une large place au temps qui passe, aux 4 saisons que l'on peut considérer comme des personnages récurrents, donnant à ses romans un contenu sociologique mais aussi un parfum poétique. Beaucoup de plaisir à lire HORST. Une fois la lecture démarrée, impossible de l'abandonner. Voir moins Mme MILLET CATHERINE - Le 13 avril 2023 à 08:10